Je remonte le temps d'un film en noir et blanc Seul, désemparé, vide, avide de sourires Charmants sous des franges démodées. Mais, ballants Et fugitifs, les corps croisés me font frémir.
Sur l'horizon glace irradié par l'aurore Les prunelles de Dieu (ou bien est-ce la fille Que je rêve en marchant?) dardent des rayons d'or Qui cerclent sans detour mon ame qui vacille
Helas! premiers amours, ô sentiments timides Avant moi Tourgueniev eut les yeux humides De ne point vous trouver ailleurs que dans les pages
D'un livre. Et je poursuis ma route ; espérant Sans y coire vraiment, un arrêt sur l'image De la belle échappée d'un film en noir et blanc.