Dans le désert glacé de ma vie qui s'achève, Je vis une lueur, sentis comme une fièvre. Tu apparus un jour, comme un soleil levant, Esclave, prisonnier, mais en vainqueur, pourtant.
Ton silence longtemps m'a paru très étrange Et j'admirais, pantois, ton beau visage d'ange. De ton beau corps musclé, je voulus des statues, Mais le marbre ; hélas !, depuis longtemps s'est tu.
Ta silhouette d'éphèbe dans le soleil couchant Apparaît dans mes rêves, chaque nuit, et pourtant, Antinooüs n'est plus qu'un songe fantastique Brûlant mon cœur, sans fin, en élans tyranniques.
Tu n'es plus, et depuis O maître de mon âme Je sens finir ma vie, et dépérir ma flamme. Je vais au bout des ans , d'un pas lourd et pesant Ayant perdu mon âme pour un si bel amant.