À la lisière de l'automne, chevauchant ses fidèles sandales à l’origine incertaine, Diogène (de Sinope), le sage aux conseils et à la morale trompeurs, bedonnait sur les chemins vicinaux, dans l’espoir espiègle d’une heureuse découverte, comme en recèlent les débuts de soirée de cette saison encore clémente pour les joyeux laborieux qui pressent le pas vers leurs respectives demeures.
C’est avec un teint barbouillé que survint sa prochaine victime, accrochée, et vacillante, au reste de son début de soirée. L’homme - ou devrais-je dire la bête - se muait vers son destin d’une telle allure, qu’il ne pouvait rien envier à notre idole des épopées de tavernes.
L’aigle avise la chimère, prend son envol et fond sur elle, qui lui rote un air peu frais à l’ail frit, ravisant aussitôt notre poète-patéticien - qui corrige le monde et ses droites courbures - juste au moment de l’inspiration.
Il se détourne et s’affale à son habitude sur le talus (ainsi que l’avait trouvé Alexandre) sirotant cette dernière déchirure ; essayant d’assécher seul, la source de ses fabulations.
