Aboutissement
Les chemins qui mènent à toi sont souvent chaotiques,
Il faut chercher, creuser, plonger, s’enfoncer
Là où personne n’a encore jamais été,
Pour faire ressortir toute ta substance bénéfique.
Tu nais des profondeurs d’un cœur
Qui se vide de ses torpeurs,
Tu chantes, tu danses, tu cries, tu pleures
Ses tourments, ses peurs, sa joie, son bonheur.
Venu lentement, subitement, sans foi ni loi,
Et maintenant que tu es là, qu’attend-on de toi ?
Torturé, enfermé, vénéré, qui sait que tu es né ?
Prisonnier dans le noir, à peine né déjà renié.
Des maux venus de l’éternité en quelques secondes, effacés.
Faut-il que tu fasses horreur
Pour que l’on veuille ainsi t’étouffer ?
Gai, affiché, partagé, qui ignore que tu es né ?
Donné à la lumière, à peine né déjà dépossédé.
Un bonheur sans frontière en quelques secondes, banalisé.
As-tu quelque chose à cacher
Pour que l’on veuille ainsi t’exposer ?
Sur une scène tu traînes, tu aimes,
Drôles de phénomène, hors du commun même.
Objet courant,abandonné sciemment, œuvre de tous les amants,
Pour une maîtresse adorée qui le dévorera ardemment.
Qui cherche à te créer ?
A faire de toi ce que tu n’es peut-être pas.
A faire de toi ce que l’on ne sait pas.
Pour qui, pour quoi, pour toi ?