Le ciseau de tes ans si durs, inquiétants, Faisait sur ton front beau d’innombrables rides, Les nuages venaient, puis les orages, les vents - Les malheurs fouettaient notre existence aride.
L’éclat de la jeunesse de tes yeux châtains Se ternissait lavé en silence par les larmes. Pourtant ton âme forte en ces temps incertains Demeurait endurante ayant ses propres armes.
Ô maman, combien je t’aime quand l’orage sévit ! Je suis alors là sans fléchir les genoux. Qu’elle soit très cruelle, cette impossible vie, C’est alors que je ressens un grand calme chez nous.
C’est toi qui m’apprenais à subir les malheurs, A travailler, à apprendre par mes efforts constants. C’est toi qui allumais au loin de belles lueurs En semant tant de rêves pour combler mes instants.
Et moi, j’aime la vie par ton immense amour, Ta joie calme et claire rejaillit en moi, Au printemps, mes espoirs renaissent toujours Par les chants d’oiseaux des fidèles bois.
Dans mes veines, je sens mon sang chaud brûler Et mon âme s’envole, tel un oiseau qui chante, Et toi, renaissante par ta fille ailée, Heureuse tu t’élances vers le monde, vivante.
* * * Ce poème a été écrit par YOANNA POPKONSTANTINOVA (1930-2000)
Livres en bulgare : - Un écho de Milline kamak (1993), poèmes, - Confessions (1994) - souvenirs.
Quelques poèmes ont paru dans la revue bilingue "Les Lettres Bulgares", vol 2 - 2000 (site : http://pismena.net.co.nr)