L’hiver me fit une belle surprise, Un cadeau admirable : Une nuit de lune aux bises D’un vent de printemps. Comme si les portes du palais Devenaient pénétrables Après avoir été scellées Derrière moi très longtemps.
Dans un petit coin emmuré, La source d’eau vivante M’attendait toujours pour susurrer En couleur à mes oiseaux. Aveuglée par la soif, Me voilà à genoux, tombante, Et ma couronne fausse éclata En mille petits morceaux.
Une seule gorgée coulante – Et les arbres gelés, En une danse très lente, M’apparurent en feuilles légères. Une deuxième gorgée – Et un frisson étrange ailé Me secoua : de la terre enneigée J’entendis la douce prière...