Il semble que mon coeur De troglodyte soit encore en vie : Il gémit en pleurs dans le creux Du poirier où il dort, Même demain, s’il se réincarne Dans un autre corps d’esprit, Tout seul de son araire il retrouvera le timon. Cet araire n’est pas un araire, C’est plutôt un être humain, Car, pour descendre, Dieu le Père Choisit juste le moment De transformer l’homme en araire à temps Et de labourer par lui ses propres souterrains. Or il y a tant de choses à voir Dans les souterrains d’en bas Pour apprendre les leçons De l’Éternité Sainte...
Mais malheureusement, On comprend trop tard Que le monde d’en haut Est plein de pécheurs. Écoute, mon Ami, là-bas, Au-dessous, il n’y a pas d’esprits, Au-dessous de nous, lentement, Des hommes existent en semant Les grains pour que nous autres Sur Terre poussions en vie Comme de l’herbe Pour le boeuf du Temps.
* * * L'auteur de ce poème en langue bulgare est IVANKO NIKOLOV (1933 - 2002).
Recueils de poèmes en bulgare : - Post-scriptum (1992), - Tant qu’il pleuvait dans mon vieux cahier (1995), - Atelier (1996), - Ciel lacustre (1996), - Reflets invisibles (1998), - Poésie lente (1999).
Et en français : - Surtout (1996), - Paroles de cyprès (1997).
Roman : Moi, Ilyou le Voïvode (1997 et 1999).
Traductions du russe en bulgare des poèmes de Sergheï Esséni - Moscou des tavernes ou mon Sergheï Essénine (1996), - Un fils de chiens (2001), - Le Verbe terrestre m’appelle (2002).