Je demeurais Dans la pluie rasante, Au sein des lueurs Couleur de citron Avec les idoles déchirées.
Je demeurais Dans le coin coupé du ciel Comme dans le clair D’une porte ouverte Et je cherchais Mon corps d’enfant à perte De vue dans la fente La plus étroite.
Je demeurais Dans le jeu de Walpurgis Avec les coqs éveillés Dans mon âme Sans doute pour revoir A nouveau l’espoir Qui n’était qu’un peu de chaleur.
Autrefois, Je tendais ma main Vers le beau temps En ouvrant mes doigts et en les refermant Afin de cacher l’eau dans un endroit pur Et de mettre l’air à l’abri des vents.
Alors, je savais à coup sûr que si les vieux Et les vieilles se lèvent de bonne heure Et travaillent d’arrache-pied, C’est qu’ils osent et peuvent avoir Droit au bonheur.
Je demeurais dans la pluie rasante En y essayant d’ouvrir mes bras et mes mains. L’espoir, C’était une chose tout à fait différente.
* * * L'auteur de ce poème en bulgare est ANETA ALEXIEVA (1931), artiste-peintre de Sophia.
Elle a écrit les livres suivants : - La ville ou la marche sur les pavés, roman (1994), - Une fantaisie de chat, contes d'enfants (1995), - Un pépillement et une petite boîte répugnante (1995), - Bouleversés de vérité, poèmes (1996);
Edition bilingue - français et bulgare : - Bouleversés de vérité (1998), coll. "De la Source Pure" - dans "Les Lettres Bulgares", vol. 2, 2000 (version électronique : http://pismena.net.co.nr)