La vieillesse arrive, et je n’en ai pas peur. C’est selon la Nature, c’est ordinaire, n’est-ce pas ? Car à ma porte attendent, je sais, des visiteurs Sans y être invités, sans que j’aime leurs pas...
Car elle m’offrira de muets chrysanthèmes Et non pas les fleurs du printemps, Non pas la rosée du soleil que j’aime, Mais des gouttes glacées du Temps...
D’un corps impuissant je traînerai le sort Et le joug futur de toutes mes journées, Mais la flamme des yeux qui sont jeunes encore Suivra le vol doux des oiseaux en nuée.
Dans mon existence, j’ai la prière suivante : Que ma soif du sublime ne s’éteigne jamais Et que dans tous mes rêves les dryades chantent Et dansent pour raffermir mes élans d’aimer...
Du Verbe divin je veux sentir les caresses, De la Lumière je veux entendre les sons Pour que le feu créateur en moi jamais ne cesse, Car c’est lui qui a fait toutes mes chansons.
Et si mon petit coeur, très amoureux toujours Du grand Amour divin, haletant dans sa voie, Aussi doit s’arrêter - très heureux - un beau jour, Je prie que ce feu soit à la porte pour moi...
* * * Ne sois pas si triste, mon amour, Ne courbe pas tes épaules, vois : La beauté existe tout autour Quand l’Amour divin arrive vers toi. Ne te couche pas, mon beau soleil, Chasse les illusions ténébreuses ! Je veux que ton regard me réveille Par un calme qui me rend heureuse.
* * * L'auteur de ce poème en langue bulgare est NADIA SENOKOSLIEVA (1926 - 2005) qui habitait à Pirdope.
Recueil de poèmes : - "Le ciel et les rêves" (1999), édition bilingue - frança “De la source pure” et - dans le vol. 3 - 2003 de la revue "Les Lettres Bulgares". (site : http://pismena.net.co.nr)