Ma région natale appelée Zlatia, ce qui veut dire “une terre d’or”, C’est en toi que j’ai vu jadis le jour, Mais je sens en moi Les chevaux fous de Grahovo hennir Et le sang des “chopes” Battre révolté et sourd. Si j’entends E-e-e-kh ! - ce réfrain de la douleur Des chants sur Krali Marko De la ville de Prilèpe d’antan, Mon coeur se serre Sur le point de crever en pleurs...
Eh, notre belle Zlatia, notre terre d’or, C’est toi qui m’as accueillie Dans le vaste monde Avec le vin doux de Vratza, Avec les grandes belles fleurs, Avec le katchamak chaud Sur la table basse et ronde. Et durant les longues soirées Glacées d’hiver, Les loups affamés Et sans abri hurlaient en l’air, Tandis qu’en été Les grains des tournesols Crépitaient de la chaleur. Et les rondes belles de tes fiers enfants Allumaient dans mon coeur Les petits charbons du feu vivant.
Le souvenir de Botev et de son détachement - D’un combat acharné sur la cime - M’a fait rester fidèle toute ma vie durant A leur idéal beau, immortel et sublime.
Même maintenant, En étant très loin de toi et du passé, Je suis toujours la descendante De ces jeunes Bulgares Qu’on accuse de traitrise Sur cette cime, en vain. Et toute ma vie, je vais hurler Contre cette bétise à l’instar Des loups qui viennent d’au-delà du Danube glacé Vers les humains pour une croûte de pain.
* * * Ce poème a été écrit par YOANNA POPKONSTANTINOVA (1930-2000)
Livres en bulgare : - Un écho de Milline kamak (1993), poèmes, - Confessions (1994) - souvenirs.
Quelques poèmes ont paru dans la revue bilingue "Les Lettres Bulgares", vol 2 - 2000 (site : http://pismena.net.co.nr)