Main ensorcelée
Dans tous ses plis, ayant du sang,
New York, d’un courroux qui rase,
S’est arrêté avec les vents.
La Muse vient en extase.
Sa main à la harpe reprend
Un chant, un chant, un chant, un chant...
Jamais, nous deux, on ne se perd...
Et de son âme insatiable,
Dans un ciel rempli de lumières,
Un miracle formidable
Fait jaillir dans mon cœur ouvert
Des vers, des vers, des vers, des vers...
Comment donc, n’as-tu pas compris ?
Je respire en chants ailés...
C’est au piège que mon corps est pris.
D’une main ensorcelée,
Blottie dans mon trou de souris,
J’écris, j’écris, j’écris, j’écris...
Où es-tu, toi, diable menteur,
Dans cette noire forêt ?
Entre mes cils, dormant à l’heure
Où l’aube à peine apparaît,
Tu es toujours le visiteur.
Pécheur, pécheur, pécheur, pécheur...
Mes beaux rêves sont noirs et blancs.
Et par un conte de fée,
Dans mon lit transi et dolent,
Tu apparais en effet.
Le soleil murmure son chant :
“Vaillant, vaillant, vaillant, vaillant
Sois, Satan, toi, face au bonheur
Qui toujours renaît en chants !”
Et tu viens, perfide charmeur,
Près de moi, vêtue de blanc...
Seigneur, quelle est cette pâleur ?
Blancheur, blancheur, blancheur, blancheur...