Sans doute, ce n’est pas notre maison, Car elle m’est étrangère même à la voir, Personne n’y est revenu en nulle saison Et ne reviendra jamais plus tard. Mais pourtant si sa vérité ressuscitée Arrive à renaître toute nouvelle, Elle ne laissera de nouveau dans le foyer Qu’un souvenir d’une fumée chaude et fidèle. Toujours, sans doute, dans les temps, Elle étais laide et décrépite de toutes parts Et ne devenait en effet belle que quand On la voyait en rêve un beau soir. Mais les rêves en ont déjà marre De marcher à la suite de tout caprice, A la hâte, ils viennent et disparaissent par hasard, Avant que tu t’endormes, mon chéri, Pour voir enfin tes mains croisées nues Et un petit cierge entre tes doigts. Si ton heure ultime n’est pas venue, Etant en vie, tu mourras aussi un jour, toi. Peut-être n’a-t-elle jamais existé, Cette maison qui se trouve ici maintenant, Et ce n’est pas moi en réalité Mais quelqu’un d’autre qui l’aime autant.
* * * L'auteur de ce poème en langue bulgare est IVANKO NIKOLOV (1933 - 2002).
Recueils de poèmes en bulgare : - Post-scriptum (1992), - Tant qu’il pleuvait dans mon vieux cahier (1995), - Atelier (1996), - Ciel lacustre (1996), - Reflets invisibles (1998), - Poésie lente (1999).
Et en français : - Surtout (1996), - Paroles de cyprès (1997).
Roman : Moi, Ilyou le Voïvode (1997 et 1999).
Traductions du russe en bulgare des poèmes de Sergheï Esséni - Moscou des tavernes ou mon Sergheï Essénine (1996), - Un fils de chiens (2001), - Le Verbe terrestre m’appelle (2002).