"Ne demande pas : Le soleil se lèvera-t-il ? Demande tout simplement : Verrai-je le soleil qui se sera levé ?"
MAMAN...
* * * Je tombe, telle la nuit. Les portes fermées surgissent Comme des tours inaccessibles Sur le fond noir Où mon âme braque ses yeux. Fatigués par moi, Des yeux connus Et des bras prometteurs Se sont foulés chez eux... En moi glisse la silhouette du crépuscule. Le silencieux en moi pleure silencieusement Pour le bien qui s’est blotti dans la terre.
Ô maman !
TROIS ANNEES MORTELLES
C’est dans tes pas que je marche Toute vide et dépouillée, Toute nue, telle une larme, Telle une femme dont l’amour a été volé, Tel un enfant en pleurs Aux pieds boueux et mouillés.
La poésie me manque. La valeur des mots Coule à travers mes pensées - comme de l’eau. Comme une cendre dans le foyer, je me tiens...
Je meurs, maman ! De l’angoisse, De toutes les choses brisées dans mon coeur - de force.
* * * L'auteur de ce poème est ANETA IVANOVA (1963). Professeur de littérature à Sophia.