La langue n’est pas des photos pâlies Qu’on avait insérées autrefois en pages. Ce n’est pas un herbier où l’on met et lie Des êtres vivants comme dans une cage. En elle, je vois un être qui pense - Un cavalier qui tient les brides Le long des siècles pour donner naissance Aux coeurs vaillants dans une vie aride. C’est elle qui garde - au sein des mots fidèles - L’esprit vif de mon peuple bulgare. La croix et le glaive unis en elle Font toute chose d’une exactitude, car Elle contient la sagesse d’antan... Par nos proverbes et devinettes, La sagesse a toujours son temps Infini dans nos souffrances muettes. Même de nos jours, à l’époque cosmique, Elle nous fait connaître le sens Le plus profond de la Vie qui est unique Et les lois de toute l’existence. Aussi notre langue n’est-elle pas en cage. Hors des dictionnaires et des livres, Elle fait la Création, tel un mage, Dans l’âme bulgare... pour survivre.
* * * Ce poème est écrit en langue bulgare par LILIA TZANEVA, une femme de Sophia.
Recueil poétique : - Légende de mon peuple bulgare (1997)
Quelques poèmes ont paru dans la revue bilingue "Les Lettres Bulgares", vol. 3 - 2003 (site : http://pismena.net.co.nr)