Le piano affolé Sous les doigts d’argile De la pianiste Lance Des jets de sons, Et les flots s’écoulent vers Les espaces clairs De Jason. Ainsi, les jours jaillissaient Et toujours ils Jaillissent en affluant Au-dessus du silence des pierres.
La femme, Toute fascinée, Sur les ailes de la musique Survole ses maisons ruinées Et pénètre dans les voix des corps en veille, Dans le murmure des feuilles en frissons Et dans le coeur fiévreux du soleil.
Les sons ruinent ses rives. Les grands flots déferlent pareils A des requins dévorant le Mont au Plumes, La Vallée du Chagrin et le Temps Et viennent heurter les nuages De leurs gorges nues.
Pareil à une orgue de Barbarie ancienne, Le piano chante un vieux réfrain De la Morgue du Songe, Et soudain l’argile rouge éclate.
Je viens ! pleurent les touches. J’arrive ! répond la Mort...
* * * * * * * Ces poèmes sont créés en langue bulgare par ILEANA STOYANOVA (1951), économiste et journaliste. Née à Plovdiv, elle travaille à Sophia.
Recueils de poèmes en langue bulgare : - La vie, c’est une grâce (1990), - Des ruines et des cieux (1992), - Polonaises (1994), - Au zénith (2004).
Edition bilingue - français et bulgare - dans "Les Lettres Bulgares", vol. 1 - 1997 (site : http://pismena.net.co.nr)