1 En me sentant pendue à un fil, Lorsque je franchissais la flamme Au visage absent, Et n’étant que le coeur D’une vie sans racines, A quelques soupirs du Néant, Avant de quitter la porte blanche de l’air, Je priais de mes lèvres d’ange : Ô Seigneur, Fais que mon âme demeure Dans mon corps pour qu’il soit Un rayon vibrant De ta Lumière !
2 ...Dans mon sommeil, En défaillance, Telle une ombre irréelle, Je glissais du fond de la souffrance Vers le pied de la Croix. Dans mon coeur, J’entendis le Fils de Dieu: “Je suis la Vie, la Vérité et la Voie.”
Voilà l’échelle, son bas est dans la terre, Son haut se perd dans le Ciel hors du Temps, Et les Anges aux ailes d’air montent et descendent Sur les marches de l’éther.
Les trente trois seuils ardus Sont tout couverts d’une mousse d’étoiles Venue des eaux dormantes.
Un arbre solitaire, dans les ténèbres, Se met à genoux en quête de Dieu Et tend ses branches assoiffées Vers l’Éternité...
J’ai ouvert les yeux, Mes dents étaient crispées et nues, Mes ongles étaient devenus des griffes... Mon corps est-il vif ? Je suis vivante !
* * * * * * * Ces poèmes sont créés en langue bulgare par ILEANA STOYANOVA (1951), économiste et journaliste. Née à Plovdiv, elle travaille à Sophia.
Recueils de poèmes en langue bulgare : - La vie, c’est une grâce (1990), - Des ruines et des cieux (1992), - Polonaises (1994), - Au zénith (2004)
Edition bilingue - français et bulgare - dans "Les Lettres Bulgares", vol. 1 - 1997 (site : http://pismena.net.co.nr)