À genoux devant les merveilles de l’automne, Je sais que viendront les brouillards gris et froids. Pourrais-je être impassible ou une personne Qui n’aime pas l’herbe chaude ni les bois ?
Pourrais-je enfin avoir l’indifférence du monde En voyant les seins terriens et célestes Que les vents furieux par leurs torrents inondent Pour pétrifier toute vie qui y reste ?
Pourrais-je écouter les grands bouleaux en pleurs Qui ressentent l’outrage violent ? Pourrais-je rester calme en face des malheurs Et des soupirs des eaux des fleuves lents ?
Si je peux faire cela, je resterai muette, Sans rien ressentir, sans parler, sans chanter, Je n’aurai pas mon âme sensible de poète Qui voit et sait tout et de tout est hantée.
On peut être impassible, mais c’est si inhumain : En souhaitant la fin des maux et des douleurs, Je mettrai toute seule un couteau dans ma main Qui blessera même l’esprit - enfin le meilleur...
* * * L'auteur de ce poème en langue bulgare est NADIA SENOKOSLIEVA (1926 - 2005) qui habitait à Pirdope.
Recueil de poèmes : - "Le ciel et les rêves" (1999), édition bilingue - frança “De la source pure” et - dans le vol. 3 - 2003 de la revue "Les Lettres Bulgares". (site : http://pismena.net.co.nr)