Quelqu’un t’offense, Et tu recules En supposant que c’est par ta faute.
Quelqu’un te raille, Et tu le plains En craignant de l’avoir peut-être vexé.
Quelqu’un t’invective, Et tu l’écoutes Calmement en scrutant son visage Déformé par la haine.
Quelqu’un te blesse, Et tu lui souris un peu En tenant ton coeur au creux de tes mains.
Quelqu’un t’assassine, Et tu poursuis étonné ton chemin En oubliant ta plaie profonde.
Quelqu’un t’enterre, Et tu regardes autour de toi, Plongé jusqu’au cou dans la souffrance.
Puis, tu t’en vas, Le sourire accroché au visage, En traînant amèrement Ton coeur poignardé.
* * * L'auteur de ce poème en bulgare est ANETA ALEXIEVA (1931), artiste-peintre de Sophia.
Elle a écrit les livres suivants : - La ville ou la marche sur les pavés, roman (1994), - Une fantaisie de chat, contes d'enfants (1995), - Un pépillement et une petite boîte répugnante (1995), - Bouleversés de vérité, poèmes (1996);
Edition bilingue - français et bulgare : - Bouleversés de vérité (1998), coll. "De la Source Pure" - dans "Les Lettres Bulgares", vol. 2, 2000 (version électronique : http://pismena.net.co.nr)