La prison sombre en silence. Le crime fut enchaîné. Au plafond, la conscience - non apaisée - traînait. Il a tué, volé, violé - en masse, Tout un monde écrasé par ses mains... La liberté lui fait des grimaces : “As-tu vu où te mène ce chemin ?” Des âmes blessées le hantent dans le noir, Quelqu’un lui a craché au nez son mépris. Et lui, il faisait la navette tous les soirs En quête du salut... On lui a tout pris. La défense a fait ce qu’elle a pu Et pour cela elle est payée. Mais quelque part, une maison pue En ayant honte de son méfait... Une étoile glisse sur un fil d’argent Et vient s’asseoir près de lui, sur la pierre : “Né ou pas encore né, ton enfant Aura besoin de toi - son père.”
AMOUR
Pareille à la terre, je suis couchée immobile, Ma chair, comme le sol, est dure, Et dans les entrailles - la lave joue Avec l’élan de l’océan... L’arbre en moi en profondeur Par son tronc en fibres pures Et par un suc d’une divine douceur Vibre en un élan mûr...
L’arbre - par son amour - perce la terre Et puis c’est elle qui épanche Son plaisir et son bonheur jusqu’au bout des branches...
30ème ANNIVERSAIRE
Où est le tourbillon de la danse ? - Est-il coupé dans l’assiette Avec une tomate et puis balayé par le pain ? Où est l’aile d’oiseau - invisible pour tous, Mais pour toi seul en fait tangible ? Ce mage, la Vie, L’a-t-il transformé en une racine d’arbre ? Où est ton regard qui m’a fait sortir de mon orbite ? Ne dois-je pas retrousser le bas de mon pantalon Pour marcher dans les herbes-nuages ?...
* * * L'auteur de ce poème est ANETA IVANOVA (1963). Professeur de littérature à Sophia.