J’ai ensorcelé aussi mes jambes en deux chevaux Qui, appeurés par le charme Et cédant à la pureté éternelle, T’attraperont d’un élan amoureux, Leur étreinte te fera fondre et culbuter aux milieu De leurs veines, puis te calmer sans souffle, Une femme vivante, toute en pleurs, telle une enfant, Comme une pomme divinement belle Pour faire naître mes vérités sacrées. J’ai ensorcelé mes jambes Pour qu’elles t’appellent.
J’ai ensorcelé mon coeur en une balle vivifiante Qui fait venir non pas la fin, Mais une nouvelle existence, Il t’enflamme à tout instant, Et tes cellules et tes atomes en palpitent Etant pris dans une bride de miel Par l’attente et par l’impatience. J’ai ensorcelé mon coeur pour qu’il t’appelle.
Et le matin, je me suis regardé dans le miroir Et j’ai vu que je respirais de ton haleine Et de tes lèvres, De tes yeux et de tes cheveux oranges, De tes bras et de tes paroles : “ La plus belle chose, c’est moi dans ce monde aimé ”. Pourquoi ne te regardes-tu pas dans mon miroir, O Tout-ce-que-j’ai-au-monde ?
* * * L'auteur de ce poème en langue bulgare est IVANKO NIKOLOV (1933 - 2002).
Recueils de poèmes en bulgare : - Post-scriptum (1992), - Tant qu’il pleuvait dans mon vieux cahier (1995), - Atelier (1996), - Ciel lacustre (1996), - Reflets invisibles (1998), - Poésie lente (1999). Et en français : - Surtout (1996), - Paroles de cyprès (1997). Edition bilingue - français et bulgare - dans la revue - "Les Lettres Bulgares", vol. 1 - 1997. (site : http://pismena.net.co.nr)
Roman : Moi, Ilyou le Voïvode (1997 et 1999). Traductions du russe en bulgare des poèmes de Sergheï Essénine(1895-1925): - Moscou des tavernes ou mon Sergheï Essénine (1996), - Un fils de chiens (2001), - Le Verbe terrestre m’appelle (2002).