* Si je te mens que la nuit a été tranquille, Est-ce que cette nuit le sera vraiment ? Dehors, partout où tu avais été Et dans la chambre où personne Sauf toi n’a rien touché, J’étais assiégé par des fantômes Et des ombres d’hommes Et leurs reflets jaunes sur les murs blancs S’approchaient de moi et étranglaient mon âme L’ayant prise à la gorge et ils te cherchaient en moi Partout et là surtout Où naît ma vérité frénétique d’homme. Mes yeux et mon visage criaient. Mon coeur se crispait et de lui suintait L’amour, les pleurs s’efforçaient de te couvrir, Toi qui es fragile comme la porcelaine, En te demandant si tu dormais tranquille Dans ma paume ou si tu n’y étais plus. Je tendais péniblement tous mes sens, En les réveillant, en les conjurant Jusqu’à ce que j’aie compris que cette nuit Etait une fatalité qui cherchait en moi un abri Pour sa crainte. Je me suis réveillé, mon espoir tourmentant Et ma soif inassouvie ne cherchaient que toi. J’ai vu au grand jour les reflets de fantômes (des femmes cette fois-ci)... Ils s’emparaient de toi comme d’un domaine particulier Et ils croyaient surtout que tu étais à eux, Et ils demandaient et me cherchaient en toi, Ils déchiraient ton coeur ...pour y trouver leurs vérités... Ah ce monde !
* * * L'auteur de ce poème en langue bulgare est IVANKO NIKOLOV (1933 - 2002).
Recueils de poèmes en bulgare : - Post-scriptum (1992), - Tant qu’il pleuvait dans mon vieux cahier (1995), - Atelier (1996), - Ciel lacustre (1996), - Reflets invisibles (1998), - Poésie lente (1999). Et en français : - Surtout (1996), - Paroles de cyprès (1997). Edition bilingue - français et bulgare - dans la revue - "Les Lettres Bulgares", vol. 1 - 1997. (site : http://pismena.net.co.nr)
Roman : Moi, Ilyou le Voïvode (1997 et 1999). Traductions du russe en bulgare des poèmes de Sergheï Essénine(1895-1925): - Moscou des tavernes ou mon Sergheï Essénine (1996), - Un fils de chiens (2001), - Le Verbe terrestre m’appelle (2002).