Je suis venu, ô ma vérité unique et frénétique, Et tout le reste n’est qu’une nuit D’ombres et de fantômes sans feu ni lieu, Tout le reste n’est qu’un souvenir En apparence seulement vif...
* Pareil à un oiseau fait par Dieu le Père, Pendant toute ma vie lente et sourde, Je traînais “yavache-yavache” (comme disent les Turcs) Et mon âme était gourde près d’un verre. Mais les ailes blanches de la joie M’emportent vers toi et vers moi-même Et je perds une chose, celle exactement qui me calmait En paraissant couvrir ma raison d’un voile blanc Et qui me faisait oublier que j’étais vivant, Et qui me fait vouloir dorénavant ne plus être en vie. Et si j’avoue que je suis un peu fou, Ce serait un avis certain que je ne suis plus au monde, Tandis que c’est juste le contraire qui me fait penser A l’éternité, Car les sensations sont tout enfin, Comme disait aussi Hippolyte Taine. Mais Taine et tous les autres “médecins” De l’esprit et de l’âme humaine Diagnostiquent parfois Devant un verre de vin Comme Apollinaire, C’est vrai, les poètes et les savants Se ressemblent au moins Par leur amour pour le vin. À boire un verre, tout devient Facile, surtout, ô mon Dieu, Devant l’incertitude de demain...
* * * L'auteur de ce poème en langue bulgare est IVANKO NIKOLOV (1933 - 2002).
Recueils de poèmes en bulgare : - Post-scriptum (1992), - Tant qu’il pleuvait dans mon vieux cahier (1995), - Atelier (1996), - Ciel lacustre (1996), - Reflets invisibles (1998), - Poésie lente (1999). Et en français : - Surtout (1996), - Paroles de cyprès (1997). Edition bilingue - français et bulgare - dans la revue - "Les Lettres Bulgares", vol. 1 - 1997. (site : http://pismena.net.co.nr)
Roman : Moi, Ilyou le Voïvode (1997 et 1999). Traductions du russe en bulgare des poèmes de Sergheï Essénine(1895-1925): - Moscou des tavernes ou mon Sergheï Essénine (1996), - Un fils de chiens (2001), - Le Verbe terrestre m’appelle (2002).