SURTOUT - X (extraits)
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À nouveau, quand la Seine bleue se réveille,
Le soleil se lève pour couvrir d’or et d’argent
Les lèvres de la tête de femme
Sculptée de bronze où
Sur la pierre de ton monument, mon cher,
Picàsso avait creusé de sa main avec un clou :
Apollinaire.
Ah, ce malin blagueur, Picàsso,
Il a révélé ta vérité
Sur toutes les femmes par une audace,
Par une seule tête de bronze
Aux lèvres de cuivre et aux cheveux bleus-bleuâtres
Qui descendent en vagues de torrent clapotant
Vers l’inscription sur ton monument,
Mon cher :
Apollinaire.
Mais tu n’es plus sur le Pont Mirabeau
Et c’est impossible - je comprends bien -
Que tu te réveilles de dessous ton tombeau,
Pareil à un Bohémien endormi de travers.
Et moi, sur le bord d’émeraude de Tcherny Lom,
Dans la Maison aux trois socs,
Comme dans le giron du Paradis,
Inévitablement mort,
Je n’ai pas l’intention de mourir
Ni tôt ni tard, ô mon Dieu,
Et innocemment coupable,
Mon âme renaîtra visible et illuminée
Dans le visage amoureux et radieux
D’une femme.
* * *
L'auteur de ce poème en langue bulgare est
IVANKO NIKOLOV (1933 - 2002).
Recueils de poèmes en bulgare :
- Post-scriptum (1992),
- Tant qu’il pleuvait dans mon vieux cahier (1995),
- Atelier (1996),
- Ciel lacustre (1996),
- Reflets invisibles (1998),
- Poésie lente (1999).
Et en français :
- Surtout (1996),
- Paroles de cyprès (1997).
Edition bilingue - français et bulgare - dans la revue
"Les Lettres Bulgares", vol. 1 - 1997.
(site : http://pismena.net.co.nr)
Roman : Moi, Ilyou le Voïvode (1997 et 1999).
Traductions du russe en bulgare des poèmes de
Sergheï Essénine(1895-1925):
- Moscou des tavernes ou mon Sergheï Essénine (1996),
- Un fils de chiens (2001),
- Le Verbe terrestre m’appelle (2002).