Le rouet, mon gars, roule, roule. Et le temps s’écoule. L’eau est humide. Les étoiles peuplent l’espace vide. Huit collines... - On doit les gravir Pour y dévoiler huit vérités Avant de pouvoir partir Vers la demeure - l’Infinité... Le vent agite ses cheveux, Le soleil culbute dans les champs... Pourtant, l’Univers non dévoilé Tisse le monde existant Sur le métier de la Simplicité - A partir des fils que nous avons filés.
PENETRANS IN MEDIUM TACEO
Au milieu de tant de choses possibles, Là où sont délayés toutes les antinomies De l’Intelligence - la barrière invincible Vers le sommet : la demeure de l’Esprit. Juste au milieu où les voiles Devant tes yeux tombent et s’effacent, Où ton être entier se met à voir, En étant dissolu dans l’espace, Au milieu où la Vérité Et le Silence font un tout, Tu pénètres en toi - en effet dans le monde Et tu pénètres dans le monde - en effet en toi.
RELIGION
“Ô Dieu de la Justice, ô mon Dieu...” (Christo Botev)
Toi qui es dans les Cieux de mon âme souffrante ! Qui créa jadis les religions Pour nous faire opposer : Un peuple à un autre peuple, Un humain à un autre humain, On se prend en haine pour nous exterminer... Qui veut diluer ou blesser ce fin voile de lumière, Par lequel chacun défend son essence internelle Contre les ténèbres ? Toute Écriture Sainte ne parle-t-elle Pas du Verbe qui est Commencement ? L’Esprit n’est-il qu’Un ? Dieu n’est-Il qu’en nous - Et nous, ne sommes-nous qu’en Lui ?
* * * L'auteur de ce poème est ANETA IVANOVA (1963). Professeur de littérature à Sophia. Recueil poétique en bulgare : Maman - Amitié - Rétrospections - Trouvé (1994) Parution bilingue - français et bulgare - dans "Les Lettres Bulgares", vol. 2, 2000 (version électronique : http://pismena.net.co.nr)