Partie au lever du soleil, Elle arrive à son coucher Et demande : Qui suis-je ? - La même et toujours différente, Terrienne et éternelle. Si riche en variantes, Elle ne sait qui elle est ni comment. Est-ce l’amour qu’elle émane Dans les jours sans soleil ? Est-ce la rancune qu’elle fond Lors de son sommeil ? Elle fait tourner la roue Dès les printemps chantants Jusqu’aux hivers tout blancs. Elle touche les étoiles Et puis tombe jusqu’au fond. Elle atteint une vitesse et s’élance De nouveau ...vers le bas. Elle regarde la balance Des pensées, des sentiments, Et frémit souvent de son équilibre. Tel un juge, elle regarde Toute sévère, strictement, son essence : Un humanisme tissé qui vibre Depuis des millénaires. Elle croise mille voies aux sens divers, Puis elle les traverse de nouveau - juste au milieu - en y faisant une croix... Un système de coordonnées Est inscrit dans son corps, Elle est une âme née - Par le souffle et la présence de Dieu. Elle sait et ne sait rien, Elle y est et n’y est pas, Elle est absente et présente dans l’Infini. Aux visages si différents, Pareille à son peuple, Toute centrée et unie, Elle est en effet une belle broderie Dont les fils colorés font des croix Pour remplir les yeux d’une claire joie. Dans l’enfer, elle survit Par les souffrances d’un Golgotha En portant sa propre croix au dos. Et elle naît de nouveau Pour être vivante à tout instant ! Leste, joyeuse et belle... Un chant divin !... Éternelle !...
Le 14 décembre 1996
* * * Ce poème est écrit en langue bulgare par LILIA TZANEVA, une femme de Sophia.
Recueil poétique : Légende de mon peuple bulgare (1997)
Quelques poèmes ont paru dans la revue bilingue "Les Lettres Bulgares", vol. 3 - 2003 (site : http://pismena.net.co.nr)