À vous, femmes modernes
À vous, femmes modernes,
Qui blâmez l'étrangeté,
Vous, les Vénus inertes,
Secrètement vous gardez,
Tous les charmes et mystères,
Des passions endiablées,
Dedans vos yeux fiévreux,
Brillent de mille feux,
Les désirs étoilés,
Reflets tant fantasmés des âmes dépravées.
Maudit est l'amant de ces glaces chantantes,
Maudit est ce Narcisse enchanté,
Qui s'étouffe à chaque regard acéré,
De ces belles et joueuses passantes,
Ô, moi, depuis toujours,
Je me suis noyé dans votre coupe,
Et jamais assouvi,
Je vous traque nuits et jours,
Balançant un regard rêveur,
À travers les ruelles étroites
Des vielles villes humides,
Sur votre tendre pâleur,
Et sur vos courbes sablées ma main flotterait,
Salé des pieds aux lèvres,
Du cou aux cuisses, je parcourrai,
Votre peau brûlante d'oubli,
Ô, mes yeux tremblent d'envie,
Devant ces cruelles créatures,
Ô, que je vous aime, vous,
Impassibles et énervantes!