Que doit-on servir ? Et à quoi bon ? Que me promet le vent Si je glisse avec lui pour l'éternité ? Que me promet la mort, Si je suis né que pour l'attendre ? À quoi bon le cri de solitude ? Que reste-il de mes désirs, Si ce n'est que moi ? Et si Dieu retrouvé, Je n'en veux plus ? Que reste-il de mes désirs ? Que reste-il de moi ? Qui suis-je et pourquoi ? Les questions élargissent l'abîme De mon âme, Que reste-il des soirs noirs ? Des soleils couchants en été ? Des dernières lueurs d'espoir ? Si ce n'est qu'à être homme, Que reste-il de moi, Si je ne me veux plus ? L'éternité de l'art ? L'orgueil du génie, Ses beautés dites « Dieu », Rien de plus ! Tout est balayé, effacé ! La seule joie, peut-être, Se dire que l'on a été, Que le présent est marqué Du passé à jamais, Et que les espérances, les pensées, Les paroles, les écrits, Résonneront à jamais dans le vide. Là est l'éternité de l'art, Et quelle éternité ! Le bon orgueil !