La rue comme toujours porte ses arbres, Ce même printemps, cette même chanson, Le soir sème les senteurs du crépuscule, C'est un tableau-miroir, une impression,
Les souvenirs tiennent, sans le dire, Les fins et antiques pinceaux de l'instant, Sur leur pointe, torsade de cheveux, Peinent à coaguler les vieux émois,
Et pour cause, continuent à peindre À jamais, les souvenirs de demain, La toile, toujours bombée au vent chaud Ne séchera jamais ces folles passions,
Comme avant, la fresque est de marbre, Mais le temps l'a si longtemps caressée Que mon cœur à présent cri : "Victoire!",
Car, vois-tu, mes désirs n'appellent plus Que toi, mais le monde entier, plein d'effroi, Ils l'appellent, plein de toi, plein d'effroi.