L’ombre du temps
Elle recouvre nos vies, nos lendemains, nous blâment
De résister, nous démêler, sans cesse, espérer.
Rester, ne pas flancher, vivre sans état d’âme.
Mais elle nous suit, nous conduit, la destinée.
Visages ternes, au fil des jours, nous avançons.
A contre cœur, vivons, marchons, défions les vents.
Car elle nous touche, nous blesse, cette saison,
Qui nous rattrape, nous heurte, indignement.
Lorsqu’elle nous berce et nous cajole,
Nous admirons sa noble face… Heureux,
Face au miroir, reflets, qui nous consolent,
Nous comblent en un instant, nous flatte, au mieux.
Mais je la hais, cette vitrine,
Qui nous détruit, et nous efface,
Sans prévenir, nous prend, nous glace,
En emportant, nos êtres intimes.
L’ombre du temps, marque nos vies,
A tout jamais, dans les mémoires.
Elle s’y installe, pleine de dépit.
Puis nous volons, vers nos espoirs.
Nicolas Papel
Lettres d'argile
