Ton amour était volage
La lune est cachée derrière les nuages,
La neige est tombée sur le rivage,
Des larmes coulent sur mon visage,
Mon coeur souffre encore de l'orage.
Tu m'as laissée, as plié bagages,
Tu es parti comme un sauvage,
Et je suis restée seule sur ma plage,
Contemplant au loin ton mirage.
J'avais pourtant un mauvais présage,
J'avais senti venir mon naufrage,
J'aurais dû me construire un barrage,
Mais j'ai manqué de force, de courage.
Je me rappelle ton bronzage,
Je pense sans cesse à ton image,
À tes baisers, à tes massages,
À tout le charme que tu dégages.
Je pourrais faire l'étalage,
De tous ces souvenirs, un montage,
Ou même encore, un long-métrage,
Mais il me faut faire du ménage.
Notre histoire n'était qu'un passage,
Dans ton livre, une autre page,
Et cela, ça m'enrage,
Car pour moi c'était un ouvrage.
Ton nom, en moi, était tatouage,
Tu étais partout sur mes gribouillages,
Mais tu es maintenant hors d'usage,
Tu ne fais plus partie de mon entourage.
Je me sens comme une otage,
Prisonnière de son propre sarcophage,
Depuis que tu n'es plus dans les parages,
Ma souffrance est pire qu'un carnage.
J'ai beau partir en pélerinage,
De mon cerveau, faire le lavage,
Tout ceci n'est que gaspillage,
Car il n'y a aucune bouée de sauvetage.
J'aimerais mettre un camouflage,
Même, s'il le faut, changer de langage,
Et faire, en arrière, un virage,
Pour retourner dans tes paysages.
Sur mon coeur, tu as fait des ravages,
Mais je dois, seule, faire mon portage,
Et traverser ce marécage,
Pour enfin finir ce long voyage.