J’ai rêvé d’un soleil qui sur la terre brillait Pour ceux qui ne savent voir et ont les yeux fermés. Il disait l’espérance comme fleur dans les blés Et parfois la semence dans leur cœur renaissait.
J’ai rêvé d’une source qui, dans les ronces, bruissait Où des hommes en errance s’arrêtaient pour puiser. Entre les pierres étroites de la haine qui se dresse, Elle étanchait leur soif comme une ultime caresse.
J’ai rêvé d’un amour qui n’aurait pas de fin Et ranimerait la flamme quand la lampe s’éteint. Mais les rêves, eux aussi, ont une forme étrange,
On croit les retenir quand déjà ils se vengent De votre cœur naïf qui cherche une lumière, Dans ce monde où sévissent et l’oubli et la guerre.