Double silencieux et vain de mon désert Où l’indistinct roncier de la vie me déchire. Pâle amie de mon pas lent que le vide attire Et séduit, doucereux, sournoisement offert.
Onduleuse lueur sur l’abîme entrouvert Où dans les soirs d’ennui profond l’âme chavire. Mauve dans le chemin qui mollement s’étire Vers l’au-delà menteur du Jardin toujours vert.
Un nuage a passé sur la lune. Gracile, Au long des talus bleus où la fleur volubile S’enroulait au printemps ivre du soleil blond,
L’ombre qui sinuait tout doucement s’efface… Dans ce chemin perdu où nous nous en allons, Vous chercherez en vain une empreinte, une trace.