Anhydre, antipathique, elle se pose hautaine Croise ses longues jambes et relève la tête Redresse son échine et son regard honnête S’égare sur la foule sombre et puritaine
Ses gestes lents et courts pourtant si maîtrisés Attirent sur son Être mille préjugés Dans leurs yeux elle lit haine sombre et furie Elle a peur de leurs voix, elle a peur de leurs cris.
Ils la toisent et la jugent Elle veut en hurler Au fond d’elle elle s’insurge Elle voudrait le montrer.
Une crainte au fond d’elle de paraître faible Ses iris embués font totale abstraction De ce peuple qui geint, qui mugit, de ces lions Lâchés à la merci de leurs âmes insensibles
En vainqueur elle s’impose En bourreaux-nés ils s’opposent Qui de la beauté et de la vilenie pure Remporte ce combat entre incertain et sûr ?