Sabre mes nuits mon bel amour Trempe tes cris dans ma torpeur Sacre de vie au nouveau jour Aux grés, aux vents de tes humeurs
Costume solennel, impeccable et luisant Arborant fièrement les couleurs de ta caste Armoiries assorties et casques aussi flambants Que s’ils se préservaient des usages plus fastes
Protéger mon esprit de ton amour tuant Qui ne souffre pas tant de tes coups que de ton Absence, la distance, par mètre et par temps Est une lourde tâche invoquant la passion.
Sur le blanc destrier de l’amère patience Je conduis un a un les grains dorés de sable Aux monts tremblants du temps dans leurs cônes immenses Cages de verre aux tons de plus en plus instables
Du bleu des cieux au vert printemps, Du noir obscur au rouge sang Mes humeurs adorées sont peintes par ta voix Et toutes leurs couleurs n’appartiennent qu’à toi.
Ma joute qui déchire ces lieues de douleur Ta bannière est la seule cible de ma course Les étriers sertis de diamants roux, voleurs Font flamber ma crinière et enivrent sa source.
Sabre mes nuits mon bel amour Trempe ta plume en mes couleurs Sacre de vie au soleil sourd Croisée qui court à son bonheur.