En entonnoir, je me dévide (Egocentrique ! Tiens ta langue ! ) Mon visage est nacré, exsangue En un seul mot : je suis livide.
Je filtre la lumière aux accents mordorés L’épure et simplifie sa douceur estivale A l’autre bout de moi, en amont, en aval C’est la nuit qui renaît de mes yeux liquéfiés.
L’obscurité qui perle au bout de mes cheveux, Qui coule le long de mes jambes froides Est issue de l’amour qui tout autour se meut Mais, passant par mon cœur, se vide et devient fade
Je suis comme un trou noir, j’absorbe et je compacte. Et tout un Univers se fait réduire en cendres Que ma froideur incandescente fait descendre. Et lui, mon entonnoir, toujours demeure intact.
On m’a voulue trop belle et trop intelligente ? Mais ma stupidité, ma vengeance inconsciente Me rend objet de sacre de folie des Hommes Un entonnoir de glace aux secrets des fantômes
Peut-être avez-vous tort, ou peut-être raison : Que je sois belle ou laide m’importe bien peu, De même que mon mal inspire compassion. Je veux vivre pour Elles et chasser mes saisons.
Que je contrôle ou non les chemins de ma vie M’emplit d’ignorance, feinte ou intentionnée. Tant que mes deux Ultimes, Amélie ou Marie Retrouvent au fond de moi l’essence passionnée.
En entonnoir, je me dévide (Egocentrique ! Tiens ta langue ! ) Mon visage est nacré, exsangue En un seul mot : je suis livide.