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Noël VALLIER

Arles en XIII



Ramener des émois de ce grand pays d’Arles
D’une plazza romaine en gratter sur ses murs
De mon ongle petit sur l’âme cadastrale
En ses coursives lentes prendre une mordorure

Le sable sent le sang sur la piste ovalaire
Et depuis les gradins des hommes épris ruent
Vers les brancards étroits des picadors par paire
Quand leurs piques défaites sur le fauve ont mu

Depuis le toril haut sur l’arène encyclique
La bête ce seul dieu du dimanche hésitant
Vers les fidèles assis qu’il voit comme une clique
S’enfile mugissant dans l’antre des migrants

Le rouge que l’on propose par la cape sublime
Aux furieuses saillies du seigneur Andalou
Souillé en son milieu par les charges s’abîme
Et par les cornes crève que leurs pointes allouent

Sur le flanc noir tanné de la bête indicible
Coule et gicle le sang depuis le trou béant
Laissé par l’impudent que sa pointe au crible
Visa comme une cible sur la bête geignant

Sur l’échine courbée poissée par les marbrures
Les banderilles ripent à peine s’agrippant
Dans le cuir rétamé du derme et ses brûlures
Que l’artiste effrayé pose en sautillant

Que vienne la muleta que l’on puisse en découdre
Par la charge du fauve de ses cornes acérées
Enfin que l’on agrège El Toro et les poudres
Ruisselantes de l’or qu’un torero portait

Le taureau prie soudain en proie cataleptique
Vers la lame indécise du tueur virevoltant
Fait mine d’une charge et s’écroule édénique
Meuglant à peine aux pieds du matador tremblant