Ramener des émois de ce grand pays d’Arles D’une plazza romaine en gratter sur ses murs De mon ongle petit sur l’âme cadastrale En ses coursives lentes prendre une mordorure
Le sable sent le sang sur la piste ovalaire Et depuis les gradins des hommes épris ruent Vers les brancards étroits des picadors par paire Quand leurs piques défaites sur le fauve ont mu
Depuis le toril haut sur l’arène encyclique La bête ce seul dieu du dimanche hésitant Vers les fidèles assis qu’il voit comme une clique S’enfile mugissant dans l’antre des migrants
Le rouge que l’on propose par la cape sublime Aux furieuses saillies du seigneur Andalou Souillé en son milieu par les charges s’abîme Et par les cornes crève que leurs pointes allouent
Sur le flanc noir tanné de la bête indicible Coule et gicle le sang depuis le trou béant Laissé par l’impudent que sa pointe au crible Visa comme une cible sur la bête geignant
Sur l’échine courbée poissée par les marbrures Les banderilles ripent à peine s’agrippant Dans le cuir rétamé du derme et ses brûlures Que l’artiste effrayé pose en sautillant
Que vienne la muleta que l’on puisse en découdre Par la charge du fauve de ses cornes acérées Enfin que l’on agrège El Toro et les poudres Ruisselantes de l’or qu’un torero portait
Le taureau prie soudain en proie cataleptique Vers la lame indécise du tueur virevoltant Fait mine d’une charge et s’écroule édénique Meuglant à peine aux pieds du matador tremblant