Un jour j’eus un fichu une merveilleuse étoffe Qu’autour du cou noué la veille je portais Carré de soie impie tissu qu’une jolie prof Une blonde je crois une brune je ne sais possédaient
La veille j’étais maraud mais d’une grande classe Et fidèle à mes armes sûr de moi je toisais Quelques filles saisies par mes tours et mes crasses Qui vite s’enivrèrent et d’envies ressassaient
Mon tweed prétentieux et mes poches en flanelle Lesquelles sur l’ourlet présentaient un brodé M’assuraient un cachet si précieux que les belles Pourtant un peu rebelles s’affaiblirent érodées
Sur mon paletot tombèrent deux blondes puis une brune De la brune très vite pourtant je m’entichais Puis auprès de mes blondes qui comptaient pour des prunes Je leur dis sans détour piteux que je trichais
La jeune femme brune était étrangement belle Et son fichu de soie sous ses doigts déroulait La grâce de ses mains et de ses ongles et telle Sur mes lèvres tremblantes une caresse se coulait
Moi j’étais amoureux et j’aimais tant près d’elle Sur le grain de sa peau laisser mes doigts glisser Elle s’en amusait puis de mille parts belles D’Œillades et de tendresses fit mon cœur frissonner
La nuit fut affolante nos caresses à se pendre Il était une fête qu’en tête elle inspirait Les plis fins de sa peau jusqu’aux secrets méandres Goulûment m’en donnait ardemment m’en offrait
Sur le drap brodé bleu un peu comme à l’insu Un carré de soie fine élégamment poissé Un matin une étoffe un odorant tissu Traînait là sur le lit des promesses froissées