Babé ce soir m’entraîne vers d’intrigantes plages Babé trempe son cœur dans mes marais salant De ses cristaux orfèvres les fadeurs de ma cage Qu’elle entrouvre par l’iode de ses charmes galants
La marée de sa voile où je vois des étoiles S’ouvre tel un triangle où des bateaux perdus Vers ce doux pavillon qui claque comme une toile S’ancrent par quelques amarres oh ! cordons éperdus
Babé m’offre son port et ses portes fluviales Aux odeurs de plancton venues d’un ciel profond Me portent vers l’écluse où des hauteurs triviales Mouillent et trempent ses berges dans l’antre du tréfonds
Je revois dans ses yeux les phares et sémaphores Qui me guidaient remous courants poussant Elle aimait que j’échoue aux planctons qui odorent Mes lèvres humectées par son sel blêmissant
Puis l’eau petit torrent douce fontaine claire Ruisselet ruisselant mousse odorante , onguent Parfumait notre amour de senteurs portuaires A se poisser d’ivresse vers les larges suants