Je voudrais m’approcher quand l’été tu te baignes Près du ruisseau mousseux où des remous coquins Clapotent à l’envi et sur tes seins empreignent En claquant quelques bulles aux doux reflets turquins
Je sais que tu es là dès que les étés traînent Un peu de leurs fraîcheurs sous les feuillages fous Qui tremblotent d’émoi quand tu frôles vilaine La pointe de leurs branches que tes poses bafouent
Tu défais tes cheveux et de tes gestes lestes En effeuillant gracieuse tes bardas encombrants Ainsi nue découverte tu me donne ton reste En te cambrant légère tes fruits fermes m’offrant
Puis le Gour tu pénètres et tes appas charmants Dans cette eau qui trompette tous ses tourments exquis Se perdent peu à peu sur les ondes entrouvrant Un sillon par tes hanches sur le courant conquis
Tu t’amuses un peu folle et tu gicles vers moi Fondu dans les fougères et les ramiers craquants Des gerbes d’eau bleutée qui trempent la charmoie Avant de m’inonder ma cachette vainquant
Après ces doux moments tu ruisselles de gouttelettes Dès que tu ressurgis et les ondes apaisées Recouvrent sens et calme et je voudrais fleurette T’en conter les plus folles de mes élans brisés