Tu es encore là mon cœur ? Oui toujours tu palpites Et ce petit ressort toujours prêt ! Que vit-il ? Tous ces amours passés ces tourments qui l’habitent Sont-ils toujours rangés ou perdus dans l’exil ?
Oui mon cœur c’est bien toi c’est bien ta chair qui vibre Violemment irriguée c’est ta chair qui se noie Dans ces marées de sang qui me laisse poursuivre Un peu moins chaque jour mes quêtes et mes joies
Tu es bien là mon cœur et sous ma main qui tremble Cette cadence belle que tu imposes en moi Ce rythme vieux malin que nous lancons ensemble Cette mélopée triste ou gai souvent triste larmoie
Seras-tu là demain mon cœur quand sur la piste Des souvenirs de celles qui laissèrent en chemin Gravés quelques acrostiches tous ces vers qui m’attristent Seras-tu là mon cœur pour ces parfums carmin
Je t’en ai dis combien des serments pour te plaire Autant de mèches humides j’allumais et pourtant Aussi vite la foudre s’en allait et portuaires Les filins s’emmêlaient et rompaient cabotant
Si tu savais les soins que je prends et les peines Que je m’inflige et les bleus à mon âme et les coups Ces blessures écorchées qui entaillent mes veines Mon cœur si tu savais tous ces maux que je couds
Je t’endends t’effondrer et je sais que tu pleures Que tu saignes souvent et quand tu te répands Des jours entiers durant mes malaises demeurent Des nuits entières sombres pour un sombre chaland