C’était il y a longtemps sur la ligne Charrière Babé à St Julien adorable poupée Me cherchait du regard dans le car en prière Embrassée par sa sœur dans ses bras chaloupés
Il ne fut pas un jour pas une seule semaine A l’heure de l’arrêt près la maison Durand Ou par la vitre épaisse ses mirettes soudaines Fondaient mon cœur distrait et mes désirs gourmands
Moi qui ne voyait guère cette tendre mimique Rassasié par le trouble que ses yeux inondaient Je revoyais Babé dans mes songes scéniques J’aurai aimé ses lèvres que de doux mots bondaient
J’avais rêvé sa main dans la mienne et ses peines Que j’aurai consolé l’enlaçant tendrement Par sa taille espérée et j’aurai tu mes veines Qui cognaient en cadence comme un chambardement
Je l’ai aimé de loin elle qui ne cessait d’attendre Que je lui dise enfin combien je l’adorais Pour elle et son minois pour ses yeux à me pendre Combien de fois me pendre combien tant j’en mourais
Je l’ai frôlé trois fois trois fois dans ses mirettes J’ai vu bien de ses larmes contenues à jamais Trois fois je l’ai senti et dans mon cœur en miettes Trois fois je fus heureux et ses yeux me disaient …