Elle est une douce escorte souvent elle s’impatiente De me voir si tordu par les affres du mal Puis elle pointe son nez fréquemment par la fente Que mon cœur et mes tripes entrebâillent à l’aval
Elle était là déjà au temps de la commode Quand dans la tirelire du Grammont je mettais Des pièces de un franc pour que viennent les modes Ces factices besognes que les couleurs portaient
La mort me poursuivais je me souviens aux titres D’un plaisir factuel alors que j’enfilais Venus de Monoprix ces trésors un peu pitres Mes premiers slips blancs jolis qui me moulaient
La mort était virile ce jour là dans la chambre De cette allure neuve longtemps je contemplais L’effet du tissu beau parfumé un peu d’ambre Saupoudré par mes soins sur ma peau granulée
Mon père était parti dedans sa Celtaquatre Tout petit je voyais la faux du mort portée Par des mains invisibles qui me traînait dans l’âtre Vers des cendres promises ces poussières destituées
Plus tard quand je marchais au soleil sur la route Tellement près des marnes où les maisons doraient Sous le soleil pointu vers les brebis qui broutent De mes bonds sur les bornes la mort s’en amusait
Je ressentais si bien dans l’antre thoracique De mon squelette frêle ces douleurs qui pointaient En traversant mes chairs escortées par des cliques D’abrutissantes aubades que leurs cris torturaient
Même quand le vent tiède et ses douces caresses Dénouent ses brises tendres là où tremblent mes reins Ce souffle délicat ces brises qui paressent De la mort s’épouvantent malgré mes cieux sereins
Le ciel tôt ce matin inondait par les vitres Sur mes bras apaisés que mon fauteuil portait Ses onguents son soleil ses clameurs ses épîtres Et une once de mort dans l’ombre qui s’embusquait
La chaleur sur mes bras que mes veines fragiles Absorbe en gonflant leurs circuits saturés Et par la lame abstraite sortie d’une gaine agile Sur la plus grosse bleue je l’espère nacrée