J’ai des envies de terre nouvelles : Depuis que mon cœur a l’âge de rêver Je parcoure sans trêve ce nid bleuté. Dès la nuit, me perds dans ses belles ruelles, Sur les lagons déserts, dans les nuées d’ivoire, Les monts que les hommes ont domptés.
Et les voix qui chantent le passé M’apprennent ses guerres et leurs attraits, Leurs soupirs las, leurs lentes rengaines, Alors devant mes innocentes prunelles S’élève une seule et même chaîne De cœurs liés du manque d’aimer.
Sur cette terre chaude et vivante De forêts sombres, de sables d’orients, De maisons de boue collante, De palais en dentelle charmante, Le même murmure émerveillé, Gorgé de larmes, d’éternité : « Rien n’est plus doux que d’être aimé… »
J’ai des envies de terre nouvelles. Depuis que mon cœur a l’âge de rêver Je parcoure sans trêve ce nid bleuté.
De ce que j’ai glané me reste un cri lové Au cœur… « Aimons, aimez… »