Souvent un souvenir de ton acte terrible Réveille en moi quelques pensées ensevelies Les larmes refoulées glissent de mon esprit Refusant ton départ, je crois à l’impossible…
J’y ai cru de nouveau en voyant ce matin Une silhouette qui te ressemblait tant ; Mêmes yeux chaleureux, même barbe d’argent Ont ranimé l’espoir qui pour moi était vain.
De son pas lourd faisant résonner les pavés L’homme déambulait sans se douter de rien Inexorablement, poursuivait son chemin De cette démarche que j’avais tant aimée.
Il marchait face à moi sur le même trottoir Calant sous son bras une baguette de pain Le Sud-Ouest quotidien dans une de ses mains Ces similitudes me rendirent espoir.
Comment aurait-il pu deviner l’allégresse Dont mon cœur s’emplissait en te croyant en vie ? Comment aurait-il su qu’il était le sosie D’un grand-père perdu, cause de ma détresse ?
J’allais à sa rencontre, et plus j’en approchais Plus m’apparaissaient nets les traits de son visage Ils différaient des tiens, détrompaient mon mirage À chaque pas de plus mon espoir se brisait.
Peu à peu s’effaçait mon sourire hébété Pourtant je persistais à scruter l’inconnu À reconnaître en lui un être qui n’est plus Cherchant des points communs dans ses traits étrangers…
Je déchantais toujours, perdant mon engouement L’envie de te revoir, l’inutile espérance M’avaient emplie d’une sotte réjouissance À la vue d’un passant qui te ressemblait tant.