Il marche dans la rue, il marche dans la ville S’assied sur le bitume et hèle les passants Qui fuient son regard, ignorent la main qu’il tend Depuis l’arcade où il a élu domicile.
Il marche dans la ville, il marche dans la nuit S’allonge sur un banc sans trouver le sommeil Il songe au lendemain, risquant d’être pareil Aux jours passés dans la solitude et l’ennui.
Il marche dans la nuit, il marche sous la pluie Se blottit contre un mur pour éviter la bruine Sous l’averse glacée son ventre crie famine Il peine à déplier ses membres engourdis.
Il marche sous la pluie, il pleure sur sa vie Sur ces années gâchées de misère et d’errance Ne subsistant qu’avec une maigre pitance… Triste destinée que celle d'un sans-abri !