Frêle bourgeon glacé, juste à peine entrouvert Tu attends patiemment sous une pluie battante Pour dégeler ton coeur engourdi par l'hiver De t'ouvrir aux lueurs de cette aube hésitante.
La rosée matinale, et la grêle, et la bruine Feront ployer ta nuque en digne révérence Tu te redresseras, hérissant ton échine Épineuse et parée pour ta prochaine danse.
Le vermeil chatoyant de ta joue délicate Éphémère ornement que le mauvais temps gâte S'envolera bientôt si le vent se déchaîne,
Ne conservant alors qu'épines et nervures, Le rosier dépouillé, regrettant sa parure, Fleurira de nouveau pour la saison prochaine.