Toi, qui comme moi s’est échoué ici un bon matin Arrivé seul sur cette étrange planète Je vais te surnommer le petit prince Parce que pour un instant, j’aurais aimé être ta rose Peut-être aurait-on pu s’apprivoiser, qui sait Mais je ne suis pas ta rose, je suis une mère Une rose parmi tant d’autres, plus belles, moins fanées À défaut d’être ta rose, je suis peut-être un peu amère Ou je suis peut-être seulement la mer, et tes vagues m’arrosent Tes vagues, ma rose. L’hiver, presque rien ne subsiste en bord de mer À part peut-être les rosiers Et l’été, des colonies de fous Ces fous qui m’enivrent de leur odeur d’eau salée, quand je les embrasse au creux du cou Ces fous qui crient et qui rient, virevoltant autour du rocher percé Et le rocher percé qui parfois s’érode laissant tomber des monolithes qui fracassent la mère d’huile à ses pieds Ces vagues m’arrosent Ses vagues, ma rose. Mais le rocher se glisse sous la mer Et là, il devient la terre entière. La terre où la rose s’agrippe, s’enracine Parce qu’elle l’aime comme un fou Et l’amère quitte la berge et se dirige doucement vers le large À tout jamais Pour rejoindre le rocher Car la mer et le roc sont éternels, et les roses, l’histoire d’un été Petit prince, c’est dommage que tu ne m’aies pas apprivoisée
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C'est l'histoire d'une jeune mère de famille gaspésienne qui s'éprend d'une homme, qui malheureusement, ne s'intéresse pas à elle. Heureusement, cet événement lui fait réaliser à quel point l'amour qu'elle a pour le père de ses enfants est fort, même si parfois tout menace de s'écrouler dans des temps plus difficiles.