Du sable chaud s’efface le pas Grain à grain Jaillit un cheval blanc Sans monture Galope sur ton corps devenu Terrain de fantasia Ton corps corrodé, marqué de stigmates De cicatrices ré-ouvertes… De l’éternelle plaie coule toujours le sang Je vais construire les remparts de ton corps Éparpille entre l’absence et l’oubli Je vais poursuivre le sillage de tes pas Sur les chemins perdus Je vais écrire le poème qui me hante La mémoire déborde de mots mécaniques Place des martyrs Les bancs publics sont vides Et la parole est interdite Les doigts de l’ami palpitent dans ma main Nous défilions… Ramasse les mots suspendus dans le silence Les mots vomis, les signes manifestes Suture la plaie sur le front de l’excommunié Attrape la contagion inoculée des balles folles Atteignant les idées libres Et la mémoire contestataire Demande aux ronces tâchées de sang A l’accolade des murs noirs et humides Et à l’étreinte du corps et du fer Elles te diront le départ, l’errance Et l’exil Ce numéro sur le mur, te souviens-tu ? Et ton cri dans le noir suivi de coups Et ces hommes aux yeux bandés A la longue barbe Et cette ville souterraine où commencent La nuit Ce numéro sur le mur, te souviens-tu ?