J’ai vu les couleurs de l’ironie J’ai connu les degrés de la haine Et j’ai entendu des violons Qui s’accordaient pour la symphonie de la douleur … J’ai vu une géante araignée Répandre sa toile sur une ville longtemps muette Longtemps bâillonnée, longtemps ligotée J’ai vu la ville prisonnière dans une cage d’insouciance Seul à seul Moi et l’ennui Nous allons à la vente aux enchères De la rage et de la folie … De la misère aussi J'ai vu un homme, assister fièrement au défilé des escargot J’ai vu un homme, étouffer sa colère et taire sa plainte J’ai vu un homme... Saigner à blanc J’ai vu un homme pénétrer dans le silence Seul à seul Moi et l’ennui Nous frappons à la porte du souvenir mutilé De l’oubli, de l’amnésie J’ai vu une femme, pour des complots de sexe Prendre un bain dans l’urine des crapauds J’ai vu une femme, essayer de transformer la réalité A la recherche d’une consolation J’ai vu une femme déçue… épuiser ses larmes Seul à seul Moi et l’ennui Nous luttons Mais au fond de moi, des choses se tordent et se déchirent … J’ai vu un enfant, maudire un soleil indifférent Qui ne réchauffe plus son corps froid J’ai entendu sa voix qui s’élevait puis se taisait, désespér J’ai entendu ses cris éclater dans le vide J’ai vu un enfant mourir Plein de songes, plein d’espérances … Seul à seul Moi et l’ennui Nous rêvons de changer la ville En une blague, Un rire Un cri… électrique