Des larmes de pluie coulent dedans mes veines Et dansent trois ombres blanches au dessus de ma nuque Mes caresses ont des gerçures qui fanent les fleurs Par moi, des seins meurent et des ventres roulent Des yeux s'éclipsent et des visages défleurissent
Je marche le long d'un trottoir vierge Et laisse au derrière de moi des tapisseries moisies
Mon œil gauche reste fixe et regarde la vie...
Tout n'est que décomposition, et les chancres sont beaux Je me sens cruellement seul quand nous allons à deux Même quand tu me captures dans ton œil droit gris et bleu Ta main, lorsqu'elle m'effleure, me défait lambeaux par la
Et puissé-je te dire que tout ceci n'est qu'illusion Te parler de la splendeur du ciel quand il se voile de sombr Défaire ton corsage pour y enfouir quelques pierreries Ou t'écrire des vers qu'un pianiste mettrait en chanson
Mais tu n'es qu'une conne qui crève de trop rêver Tes deux yeux sont deux orbes brûlés par un soleil la nuit Sur tes joues coulent la laideur des beaux jours qui ont fui Et ta blondeur nacrée n'est plus qu'une chevelure délabrée
Les statues sont tombées La poussière s'élève Le granit se démembre Le plâtre se liquéfie L'albâtre brûle La mort tient tous les cafés Ton cul ne reverdit pas Et seul le marbre survit
J'entasse des mégots froids dans mes poumons-cendrier J'espère vieillir depuis hier matin Pourrir des membres afin que ma tristesse prenne un sens Dans un miroir je me regarde, Je n'y vois que suicide et incinération Mes deux prunelles noires, qui n'ont aucune profondeur Qui se dilatent sous l'effet des insomnies bleues Qui ne tremblent plus depuis que toi, Louise, je t'ai tué d A présent je m'injecte des drogues pour ne plus aimer de fe Je ne me rase plus Je ne vais plus chez le coiffeur Et m'entoure de bouquets de fleurs afin de les voir périr c Demain, je porterai des lunettes noires pour ne plus voir ré